Éco-conception web : comment lutter contre la pollution numérique ?

Vous êtes-vous déjà demandé à quel point votre site web polluait ? La question peut sembler étonnante au premier abord. Derrière l’image d’un monde du web immatériel se cache un impact écologique qui n’est pas toujours bien connu. Pourtant, quelques chiffres suffisent à souligner une réalité qui n’est pas très “verte”.

  • Le secteur du numérique est responsable de 4% des émissions de gaz à effet de serre, et ce pourcentage devrait doubler d’ici 2025
  • La  consommation électrique annuelle d’un centre de données “moyen” ¹ est égale à celle d’une ville de 10.000 habitants
  • Le trafic dans les centres de données est en hausse de 35% par an

 

La question de la pollution numérique est complexe, car elle touche à de nombreux domaines. La production d’équipements informatiques en elle-même consomme des ressources minières rares, de l’électricité, produit du CO²… L’utilisation du web suppose le recours à un réseau, qui consomme des ressources, à des centres de données, qui consomment de l’électricité, doivent être refroidis… En France, l’électricité étant principalement de source nucléaire, beaucoup d’eau est aussi consommée pour le refroidissement des réacteurs. Pas si immatériel que cela, le web, donc !

 

Et l’impact de cette pollution numérique est chaque année plus important : la production de matériel informatique va en augmentant, ainsi que la quantité de données stockées. Pour lutter contre cette tendance, il est possible de concevoir des sites web éco-responsables.

 

 

Pourquoi l’allègement des sites web est éco-responsable ?

Il y a quelques années, le mouvement “green IT” a pris son essor en Europe. Il a posé les bases des bonnes pratiques à appliquer pour rendre les sites internet plus “efficients”, c’est-à-dire qui présentent un bon ratio entre performance et consommation de ressources. Depuis 1995, le poids des pages web a été multiplié par plus de 115 ! Rendre un site internet éco-responsable, c’est avant tout le rendre plus “léger”, et ce pour plusieurs raisons :

  • les terminaux n’ont plus besoin d’être aussi performants : cela permet aux internautes de remplacer moins souvent leurs appareils
  • les serveurs sont moins surchargés : on réduit donc le matériel et les ressources énergétiques nécessaires au bon fonctionnement du site
  • le site est plus fluide : l’internaute y passe moins de temps, ce qui réduit d’autant sa consommation énergétique

L’idée de fond est de réduire la puissance nécessaire des deux côtés du réseau, le temps passé sur le réseau, et la quantité de données à traiter.

 

 

Les bonnes pratiques de l’éco-conception web

Pour atteindre cet objectif de sobriété numérique, de nombreuses bonnes pratiques peuvent être mises en place. Frédéric Bordage, cofondateur de l’Alliance Green IT, en a détaillé 115 dans son ouvrage “Éco-conception web : les 115 bonnes pratiques”. Le principe fondamental de ces recommandations : se débarrasser du “gras numérique”, à toutes les étapes de la création du site.

  • La conception : les étapes qui précèdent le développement sont les plus importantes pour réduire l’impact. Il ne sert à rien d’optimiser le code d’une fonctionnalité qui n’est pas utilisée ! Or 45% des fonctionnalités demandées ne sont jamais utilisées, et 70% ne sont pas essentielles. Il s’agit donc de faire le tri
  • Le code : il s’agit d’épurer l’intégration du site et le code client et serveur pour réduire le temps de traitement des données, n’appeler que les fonctions nécessaires, éviter les animations trop gourmandes…
  • L’hébergement : le choix d’un hébergeur engagé dans une démarche écologique est important. Il s’agit aussi de réduire au minimum la taille des données transférées, par exemple en optimisant la mise en cache à tous les niveaux
  • Le contenu : environ 80% de la bande passante internet sert à transférer des contenus multimédias. Il est donc nécessaire d’optimiser les contenus vidéo, images, documents afin d’adapter leur taille à la nécessité d’usage

 

Outre l’ouvrage qui les détaille, l’ensemble des conseils correspondants à ces grands axes sont disponibles sur le site du collectif Green IT.

Pour illustrer cet impératif de légèreté, on peut par exemple comparer les pages des moteurs de recherches Yahoo et Google. En effet, Yahoo a choisi de regrouper toutes ses fonctionnalités sur sa page d’accueil, alors que Google a choisi de scinder ses différentes fonctionnalités en plusieurs écrans. Le résultat est sans appel : une recherche via Yahoo  est cinq fois plus lourde que via Google, et son interface graphique est aussi deux fois plus lourde à télécharger.

 

 

Le principe fondamental de ces recommandations : se débarrasser du “gras numérique”, à toutes les étapes de la création du site

 

 

 

Évaluer la performance environnementale de son site web

Et vous, quel est l’impact environnemental de votre site web ? Pour le savoir, des outils se mettent en place peu à peu. Le site ecoindex.fr permet d’auditer les sites internet pour évaluer leur performance environnementale, de même que l’extension Green-IT analysis. De quoi soupeser un peu notre “gras numérique” !

 

Sur le site Polux, selon Green-IT analysis, la page d’accueil obtient la note assez honorable de B ! Pas parfait, nous direz-vous : ça tombe bien, nous sommes en train de travailler sur la refonte du site et l’objectif est déjà atteint selon nos derniers tests. Nous sommes passés à la note A. L’extension propose une liste de pistes d’amélioration, avec des suggestions très concrètes. Elles sont parfois très simples à mettre en place : optimisation des images, utilisation de polices de caractère standards…

 

Appliquer ces règles d’éco-conception web peut faire varier significativement le “rang” d’un site web : les sites de Paygreen et de Stripe en sont de bons exemples. Les pages d’accueil des deux sites, qui proposent des services de paiement en ligne, semblent plutôt semblables de prime abord. Pourtant, alors que Paygreen obtient le score de 69/100, classé B, Stripe se classe dans les D, avec une note de 47/100. Or, les bonnes pratiques d’éco-conception sont certes bonnes pour l’environnement, mais pas seulement.

 

 

Des sites web éco-responsables… mais pas seulement !

Avoir un site éco-responsable, c’est aussi vous assurer un meilleur référencement naturel. Lorsque Google procède au référencement des sites et les classe par ordre de priorité, il prend en compte la rapidité de chargement du site, sa “légèreté”, ainsi qu’un grand nombre de critères qui collent bien souvent avec les principes d’éco-conception. D’ailleurs, si on reprend notre exemple précédent, on remarque que sur Ubersuggest, qui évalue le score de SEO (référencement naturel) des sites, Paygreen obtient une note de 84/100 alors que Stripe n’obtient que 47/100, bien qu’il soit plus fréquenté que le précédent.

 

Enfin, il faut noter que les interfaces allégées sont aussi, mécaniquement, plus simples d’utilisation. Ces sites apportent donc une expérience utilisateur améliorée, et permettent tout simplement de mieux satisfaire l’internaute. Ils sont également moins coûteux. Les infrastructures nécessaires pour le maintenir sont moins lourdes, de même que l’entretien régulier du code.

 

 

Donner un coup de pouce à la nature grâce à l’infrastructure !

Avec notre hébergeur Cognix Systems, nous participons au reboisement des forêts françaises par la plantation de nouveaux arbres aux essences variées et développons la biodiversité grâce à CLO2.

 

CLO2 s’engage à protéger la planète tout en favorisant le développement des infrastructures informatiques toujours plus innovantes d’OVHcloud. Le principe est simple : nous utilisons un serveur, CLO2 plante des arbres à hauteur de notre consommation énergétique. Nous avons 3 jeunes arbres en France (1 Mélèze, 1 Douglas et 1 Châtaignier) qui captent les émissions carbone de notre VMHA.

 

Estimation de notre balance carbone : 6 kg de CO2 absorbé

 

 

La web performance, un levier pour l’éco-conception !

L’un ne va pas sans l’autre ! Un site éco-conçu a de grandes chances d’être performant, et la web performance est un levier de l’éco-conception.

Optimiser ses fichiers, son code, ses images… tant de bonnes pratiques pour moins solliciter les serveurs.

Notre partenaire artwaï, expert en web performance ou webperf, nous accompagne dans la mise en place de ces bonnes pratiques.

 

1 Dans le Référentiel Environnemental du Numérique, les impacts du data center sont calculés pour un site « moyen » caractérisé par sa superficie en m² et la capacité en puissance totale de ses installations en MW (1000 m2, 1 MW, PUE de 2).

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